mercredi 15 février 2012

Good morning Vietnam

Pour cette destination et sachant le contexte (Sigo blessée avant de partir), nous avons finalement apprécié d'avoir choisi le kite camp de Richard (inventeur de la board pliable No Mad) que nous conseillons, à la place d'un road trip qui n'aurait pas été possible. Nous avons tout de même loué une motobike pendant 6 jours, qui nous a permis de rayonner 30 bornes autour, pour élargir un minimum notre champ de vision.
Afin de relativiser (et freiner ma bougeotte aussi), il faut savoir que la côte exploitable en kite n'est pas non plus énorme, selon infos locales 100-200 km à tout casser, avec des endroits qui se réduisent pour naviguer car la pêche se rapproche de plus en plus du littoral.


Commençons par le voyage, qui dure 12h en avion depuis Paris jusqu'à Ho Chi Minh (Saigon), 1h à l'aéroport pour valider son visa (à ne pas oublier avant de partir !) puis 5h en voiture jusqu'à Mui Né. N'importe quel trajet par la route prend du temps, mais il se trouve que notre chauffeur aurait battu le record en moins de 4h, notamment le jour du Têt = nouvel an chinois.
La circulation est vraiment particulière, cela klaxonne sans arrêt, le 1er qui prend l'initiative bien sûr a la priorité, ce qui n'empêche vous pouvez traverser une rue les yeux fermés les véhicules vous évitent. Très justement Sigo prenait l'image du piéton comme s'il était planté au milieu d'une rivière, l'eau passe autour.


A ce propos le moyen de locomotion principal est la moto (mobylette améliorée, où l'on passe des vitesses sans débrayer), elle peut-être très précieuse dans certaines familles où il n'y en a qu'une seule. Généralement dans un tel cas un des membres est préposé conducteur, il s'occupe d'amener son cousin, sa tante... où ils doivent se rendre, en montant dessus jusqu'à 4 ou 5, avec des chargements quelquefois très originaux.
Au début nous pensions que les personnes avaient des masques sur le bas du visage pour se protéger de la pollution, mais en fait c'est pour garder une peau blanche ; en plein soleil certaines femmes sont recouvertes de la tête au pied, avec chaussettes et gants, elles se baignent même toutes habillées.


Passons au camp, où nous avons été super bien accueillis, conseillés, dans une ambiance à la fois paisible, conviviale. Durant les 2 semaines écoulées, nous devions être 15 ou 20 au total, maxi 10 ou 12 lors des repas que nous partagions. La cuisine était succulente et variée, en bonne quantité, pas trop cay-cay (prononcez kaï-kaï qui signifie relevée), avec les produits frais du marché, la mangue délicieuse, à tel point que nous étions souvent déçus lorsque nous allions tester un restaurant à l'extérieur.
Le principe était simple, après le petit-déjeuner entre 8 et 10h, on pouvait s'inscrire ou pas sur le cahier pour le midi et/ou soir, puis chaque fois que nous consommions une bière ou de l'eau par exemple, il suffisait de le signaler. Le bungalow était simple, bien satisfaisant, avec assez de place pour s'étaler.


Au niveau infrastructures kite, tout est fait pour faciliter la vie des sportifs : les différentes aires (de gonflage, décollage/atterrissage, rinçage, séchage, et bronzage naturellement), les boxs individuels pour ranger le matos, le beach boy toujours prêt à venir en aide, l'atelier réparation sur place, et le boss souvent à la caméra (pour visionnage le soir, et coaching si nécessaire).
De plus la plage est bien située, du côté où nous étions peu nombreux, derrière la baie de Mui Né où 28 écoles sévissent, baptisée "Disneyland". Entre les 2 le plan d'eau est différent, moi qui cherchait des vagues c'était parfait, si vous cherchez du plus flat, il faut donc aimer le monde et côtoyer ses 80% de russes.


En termes de visites, comparé au reste du Vietnam le sud est un peu moins doté culturellement. Nous avons pu tout de même éveiller notre curiosité, au travers des marchés (où chaque fois nous en prenions plein les yeux et les narines), les dunes ocres et blanches, la rivière de la Fée, l'île de la Tortue, le bouddha couché à Ta Cu, les tours cham à Phan Tiet, les ports de pêche...
Le matin souvent nous étions debout au lever du soleil à 6h, c'était l'occasion de profiter des belles lumières, observer les scènes de vie sur la plage, les pêcheurs au travail, les étudiantes sveltes et gracieuses en tunique à vélo ou à pieds, les gens qui mangent dans la rue sur des petites chaises en plastique, ceux qui jouent par terre...


Niveau budget, le plus cher est le vol (heureusement, pas de surtaxe boardbag cette fois), sur place l'hébergement revient à environ 10 euros avec petit-déj, un repas coûte entre 4 et 7 euros, une bière moins de 1 euro, une motobike 5 à 6 euros/jour. C'est un pays dans lequel nous avons eu l'impression d'être en sécurité, même de nuit où nous avons pris le bus ou la mototaxi (qui a bien gagné sa course d'ailleurs, car la 1ère fois on se fait toujours avoir).
On m'avait dit que la propagande politique pouvait être lourde à supporter via les haut-parleurs qui crachent des slogans à certaines heures de la journée, mais comme lorsque j'avais visité le nord il y a 9 ans je ne l'ai pas ressenti. Les détritus nous ont plus gêné, alors qu'on s'y attendait également.


Pour revenir au kite, je me suis gavé en ridant tous les jours principalement toilé en 9m², m'essayant au strapless dès que les vagues n'étaient pas trop en chantier. Généralement le zef orienté NE-E monte petit à petit au fil de la journée, on peut commencer en 12 pour finir en 6 de novembre à mars.
Sigo à la fin a pu s'essayer, tranquillette comme si elle reprenait le vélo sur 3-4 bords elle a passé les vagues puis est revenue en tenant la barre d'une main. Cependant elle a préféré ne pas forcer, se garder pour la saison trapèze, et donc se reposer, bouquiner. Quelquefois elle prenait en photos tous les kiters, ce qui lui assurait le pot du soir offert ;-)


D'après la carte ci-jointe nous étions basés à Graveyard (même configuration que Suoi Nuoc), souvent je traversais la baie profiter d'un vent plus side à Pandanus ou Malibu, et des vagues mieux formées, par défaut réduites en taille. Si je continuais à Hon Rom Beach, le vent devenait perturbé, donc à éviter. Pour être passés devant, à Mui Né Beach = Disneyland la plage est restreinte, le shore break peut être méchant, et le plan d'eau ressemble plus à de la tôle ondulée qu'une peau de bébé. De ce que nous avons à moitié vu et entendu de Novotel, Harbour Wall, Turtle Island (et Ap Thien Ai je suppose), les spots sont barrés par des filets. Reste Lotus Lake, qui marche d'avantage l'été avec de l'ouest par exemple.


Le dernier jour nous avons fini par la capitale, une après-midi amplement suffisante car la chaleur était vraiment étouffante. Il n'empêche, nous avons enchaîné les sites à un bon rythme : marché Ben Thanh, Hôtel de ville, Cathédrale Notre Dame, Poste centrale, rue Dong Khoi, musée d'Histoire, temple du maréchal Le Van Duyet, pagode Giac Lam, marché Binh Tay.
Notre seul regret sera de ne pas avoir fait un crochet dans le delta du Mékong, qui nous servira de prétexte pour retourner dans cette partie de l'Asie, via Cambodge, Thaïlande et/ou Laos ? Comme d'habitude je finis par les photos, triées en 2 dossiers voyage - kite et n'hésitez pas à nous contacter pour d'autres infos.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Olivier et Sigo, super descriptif de votre séjour, on s'y croierait, surtout en y étant allé. Je retrouve vraiment les mêmes impressions ressenties. Pour le kite ce WE au Havre, ça va vraiment cailler, après avoir gouté l'eau à 27° et l'air à 30°.
Hasta luego, Rodrigo.