En résumé nous avons passé un excellent séjour, authentique, facilité par la langue française qui nous a permis de mieux comprendre le pays. Ce voyage est un de plus qui nous entraîne, à relativiser nos petits tracas d’européens en rentrant, qui paraissent au combien insignifiants, à chambouler nos repères, trop souvent englués dans nos habitudes.
Parmi nos innombrables images emmagasinées dans la tête, nous avons réussi à en fixer quelques-unes sur la « pellicule » numérique, triées dans les 2 albums suivants : Voyage et Kite
Au compteur kite, 10 sessions ont été réalisées (6 pour Sigo peu motivée quand vent off, trop de pollution, vagues ou courants) sur 15 jours, un quota honorable qui ne nous fait aucunement regretter nos 60 kg de bagages trimballés (soient 4 sacs équilibrés de 15 kg, passés en soute sans surplus avec la compagnie aérienne TAPortugal, qui a pris nos planches pour des skis). Les 3 ailes (9, 12 et 16 m²) ont servi, dans un vent en général orienté NE le matin (10-15 nds), se renforçant NO l’après-midi (15-25 nds), quelquefois trop de terre pour oser une sortie. Les bottillons ont été utiles, car les bords de plage ne sont pas souvent propres ou avec des coquillages tranchants. En combinaison shorty à cette époque de l’année, c’est un peu juste dans une flotte à 18°C. Sachant que le kite était le fil conducteur du voyage sans en être la priorité, le froid limitait ainsi naturellement la durée de navigation. Niveau température extérieure il faisait 15-20°C environ le matin et soir, 25-30 en journée ce qui était très agréable (5°C de différence entre nord/sud). Sur Dakar les mouvements de l’océan ne nous ont pas dépaysé avec ceux de la côte aquitaine, au nord c’était assez chahuté (marron d’ailleurs), au sud plus tranquille (transparent), dans les lagunes et sur fleuve équivalent à la bassine de Beauduc.
De la frontière mauritanienne à la gambienne (sans la Casamance, car il aurait fallu une semaine supplémentaire) nous estimons avoir bien quadrillé la côte, au cours de 8 étapes (Yoff ice spot, St Louis hydrobase, St Louis langue de barbarie, St Louis ville, Nianing, Palmarin, Mar Lodj, Yoff paillottes), quelques 800 km assez crevants puisque nous avons expérimenté une 30aine de transports collectifs (bus, car, taxi brousse, pirogue, charrette). « Ah vous êtes courageux » nous avons entendu plusieurs fois… il est vrai que négocier les tarifs, porter le matos, veiller aux pickpockets… ça fatigue à force. Notre budget hors vols aller/retour a avoisiné les 400000 CFA par personne tout compris (sachant que nous avons fait 3 excursions avec guide), soient 600 euros = formule en voyage organisé spécial kite pour 1 semaine au lieu de nos 2, et sur une zone géographique plus limité. En bref nous sortons gagnants à tous points de vue, notre souhait d’être autonome, libre comme l’air, proche de la population, loin des sentiers battus, a été récompensé au centuple.
Nous remercions l’incontournable guide du Routard (auquel nous avons envoyé une mise à jour), le site DaKite pour toutes ses infos (nous nous sommes permis d’y poster nos observations sur 6 spots référencés), sur son forum Bertil et Yogi pour leurs précieux conseils, Max que nous avons croisé trop vite chez Océan et Savane. De même nous n’allons pas le cacher, le site Kite Aventure avec ses vidéos nous a bien conforté dans notre choix de destination.
Sinon les Da Kiteux peuvent venir faire un tour sur les sites des assocs KAF ou One Kite qui ont aussi leur forum, si vous passez à Lyon n’hésitez pas à nous faire un coucou !
- La suite du récit est un peu difficile à lire, nous vous prévenons à l’avance elle part dans tous les sens. Il s’agit d’extraits du journal de bord que nous avons tenu chaque jour, qui sera mis au propre et en forme (avec collage de petits souvenirs, par exemple) dès que possible -
Nous retiendrons, dans le désordre : les scènes de vie dans les quartiers des pêcheurs (notamment St Louis), qui vous ignorent totalement car en plein travail, les gares routières et le marché de Sandaga grouillants de monde, à la fois l’hospitalité (téranga) et la lourdeur (« eh toubab ! bonjour, t’as 100 francs ? ») sénégalaise, la pureté et saleté souvent aussi de paysages tels que sur la langue de Barbarie ou la pointe de Sangomar, les balades dans les bolongs en s’enfonçant dans la mangrove moins épaisse qu’en Martinique, les forêts de baobabs à perte de vue, le régime alimentaire spécial poissons, les magnifiques ruelles dans l’île de Gorée, la promenade en calèche entre les maisons restaurées à St Louis, les extrêmes entre pauvres et riches (peu de moyenne classe), l’impression dérangeante de se sentir sur 2 planètes différentes entre l’intérieur d’un salon de thé et son extérieur, l’existence d’ethnies attachantes tels que les wolofs ou lébous, l’île aux coquillages de Findia éco-touristique, la baignade au virage des dauphins (pas vu un seul), le haut parleur des mosquées qui vous réveille à chaque prière (95% de musulmans), le bruit des avions la 1ère nuit à Tonghor plage, le va et vient incessant des charrettes à Yoff, les pélicans qui suivent nos ailes majestueusement, le labyrinthe de rues dans N’Gor, les mecs sur la plage qui proposent à Sigo de faire goulougoulou dans la case, les brebis qui traînent partout et mangent les détritus, les chats hideux et rachitiques, une séance d’écriture sur le sable avec des enfants, Dakar vide à cause du pèlerinage (Magal) à Touba, les petits-déjeuners à la vache qui rit, les gosses (talibés) qui font l’aumône pour ramener de l’argent au marabout dont ils dépendent, le repas pris avec les hommes d’une famille sur un tapis en satin pieds nus, le rituel du thé sénégalais (attayah) avec le 1er fort comme l’homme, le 2ème doux comme la vie, le 3ème sucré comme l’amour, les embouteillages monstrueux de Dakar, le pur jus d'Orange de l'hôtel chicos Dior, la circulation bordélique où le plus gros a la priorité, la présence de déchets qui peuvent gâcher le plaisir (Sigo a baptisé les « ploubelles plages de l’atlantique »), l’odeur forte des poissons et crustacés qui sèchent au soleil, la bière Gazelle au dîner, l’initiation au djembé, le soleil fréquemment voilé pas top pour les couchers, la rando harassante de 10 bornes en pleine cagnard jusqu’à Fadiouth, l’hôtel abandonné qui jouxte le domaine de Nianing où les touristes sont parqués, les gens habillés sur leur 31 à la sortie de la messe, les vendeurs ambulants qui pullulent et proposent n’importe quoi (du gadget asiatique à la boisson sous sachet plastique), les repas très copieux qui ne nous ont jamais rendu malades, le goût amère du vin de palme, les campements éco-solidaires de Yokam et Cap Marniane, la confiture succulente de l’hôtel Les Manguiers à Warang, le plancher en sapin de l'hôtel Sunu Keur, les délicieuses crevettes de l'auberge Le Poulagou, la question en boucle salam maleikoum « comment ça va ? »…
Resterons quelques anecdotes, que nous garderons particulièrement en mémoire : un mouton percuté par notre camion qui ne s’est pas arrêté et lui a roulé dessus, une nuée d’enfants croyant vous aider qui tient à bout de bras l’aile par le bord d’attaque en pleine fenêtre et crie après « ‘Livier on l’a sauvé », le démêlage de lignes avec eux, leur envie de nous tenir la main en silence (séquence émotion), un boudin percé par un gamin qui rebondissait à pieds joints dessus, un autre de 5 ans qui nous montre son répertoire d’acrobaties, une déchirure abdominale à force de trop s’entraîner aux rotations, un bord de longue distance pour rejoindre un énorme navire échoué, des bords pleine balle enchaînés par une Sigo à donf dans du clapot balaise, les têtes admiratives devant une balafre au mollet (faite sur la neige avant de partir), ou interrogatives quand on se ballade avec nos kites, la difficulté de stopper un taxi brousse quand on a un besoin pressant, la mandarine offerte par une gentille mama, les filets tendus par les pêcheurs qui nous obligent à les sauter, la rencontre pétillante avec 2 jeunes filles d’un militaire qui connaissent déjà toutes les ficelles, le gérant intarissable Bibi branché sur fréquence RFI, les chauffeurs qui disent connaître le chemin, celui qui délire en triplant la course car il ne trouve pas (nous avons fini sans lui, le marchandage a ses limites), parmi nos cadeaux emmenés un pot de tapenade que le gourmand Olivier n'a pas voulu lâcher…
PS. Ceux qui le souhaitent peuvent volontiers nous contacter pour avoir plus de renseignements.
2 commentaires:
Génial !
C'est quoi l'histoire de la rencontre pétillante avec les 2 filles du militaire?! Je veux en savoir plus...
Et ben y en a des ... hein ...
on s'amuse bien ... à ce qu'on croit comprendre ...
c'est du propre tout ça
embêter les enfants les vielles femmes ...
aie aie aie
Enregistrer un commentaire