lundi 23 mars 2009

Aubrac obsession

C'était écrit la semaine précédente, ce paradis il fallait y retourner pour l'explorer à nouveau tellement il nous avait ensorcelé. Sur le papier toutes les conditions étaient réunis, le vent de nord-est (qui pouvait s'avérer virile), la neige (normalement encore bien présente).
Olivier avait juste accepté un écart au programme, le vendredi soir une concession trapèze (pas si désagréable avec les retrouvailles de JF, Alain et Lutz)... qui se mutipliera avec la hausse des températures, mais il n'est pas pressé.

Petite variante donc, nous sommes partis de la Drôme, avons traversé l'Ardèche, une autre route toute aussi splendide et longue. En arrivant à l'heure du déjeuner, nous rejoignons 2 nouvelles connaissances pour Sigo, le couple de kaffeux sudistes Pascale et Pierre. La mauvaise nouvelle est que la surface neigeuse n'a pas dégelé, il faut adapter sa vitesse (< à 50 km/h) en conséquence, sous peine de tremblotte pénible dans les jambes.

Bien sûr Olivier s'en contente, il ne démord pas de son objectif fixé qui est de tracer le moindre lopin laissé vierge 7 jours plus tôt. Au bout d'une bonne heure de rando seul, rejoint pas les Montpellierains, il revient motiver Sigo qui veut déjà rentrer à Villeurbanne, drôle d'idée ! Patiemment elle parvient à passer le 1er dôme aux rafales pourries, non sans certains éclats d'humeur concrétisés par des sortes de "hurlements" qui lui permettent de reprendre son sang froid ? Au fur et à mesure que nous avançons, le zef devient plus régulier et la couche moins gondolée.

Nous prenons notre temps en nous suivant de près, quelquefois nos réflexes sont mis à rude épreuve, par déclenchement d'une impulsion dès que notre spatule rencontre un ruisseau. Dans un champ Sigo fait tomber son aile sur des barbelés, heureusement rien d'abimé, Olivier arrive à son secours pour démêler les suspentes, pendant qu'elle reprend ses esprits, relâche sa tension.
Le retour est la plus belle récompense, avec le coucher du soleil nos ombres s'allongent, les reflets et couleurs sont uniques.










Il est tellement tard que nous enchaînons le menu aligot de l'auberge du col, sans repasser au gîte nous changer. Chacun est encore sous l'excitation de cette journée plutôt rude physiquement, c'est frappant à quel point nous avons besoin de parler, exprimer nos émotions fortes.
Un petit godet de prune en digestif finit de nous achever tous les 4, moins de 5mn après nous réclamons notre sac de couchage.

Dimanche matin nous prolongeons la nuit, de manière à être certains que la neige sera assez transformée. Un coup de ménage, le paiement des 10 euros/personne, et nous voilà en repérage d'un autre endroit pour démarrer. Finalement nous gréons au lieu habituel, le terrain de jeu est plus moelleux dans un vent moins tempétueux.
En attendant nos compatriotes, nous trouvons une pente parfaite où Sigo se remet à envoyer du JUMP... ça monte, ça plane, ça pose, sur l'eau cet été ça promet.

Aucun rapport avec la veille, plaisir en hausse, sur des pentes à l'abri de l'air les carres glissent sur un tapis molletonné.
Le fait d'être moins nombreux au milieu de cette espace illimité procure une sensation à la fois grisante et effrayante, ce qui est rassurant, cela signifie que nous restons conscients du danger en cas de blessure ou casse.

Installés sur les murets d'un enclos à bêtes, près d'un buron nous pique-niquons, savourons ces instants privilégiés.
En repartant Olivier a des envies de liberté solitaire, il s'éloigne sur d'autres plateaux, ils le suivent en parallèle et de très loin. Il racontera son circuit, il aura eu de la chance car dès qu'il rencontrait une clôture le passage se présentait à lui sans être obligé de faire une manoeuvre supplémentaire. Ainsi il a croisé un renard, surfé des congères qui formaient des vagues, longé des bosquets de sapins... le bon-heur.










18h approche, nous décidons de parcourir les 5 derniers kilomètres, ceux où nous devons rester vigilants malgré la fatigue. Une bourrasque de trop, Sigo tape les barbelés et actionne de suite la sécurité. 2ème soulagement du w-end, son pantalon est déchiré mais elle a juste 2 égratignures. A bon escient, elle choisit de plier l'aile et finir à pieds + en surf l'ultime descente.
Nous quittons nos nouveaux potes, nous arrêtons chez notre pizzaïolo de Langogne... et lundi nous héritons de re-courbatures, d'une re-tête de gens heureux boulimiques d'expériences intenses.

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