Il faut préciser que le snowkite n’était pas ma priorité, je souhaitais plus me balader dans un nouvel endroit reculé, un peu dans l’esprit rando vol quand je choisissais ma sortie juste pour la vue par exemple, en me disant que si je pouvais décoller ce serait la cerise sur le gâteau. Sinon j’aurais opté pour des spots comme le col de Rabou ou de la Croix dans les « environs » qui m’offraient plus de garanties, au moins d’après mes sessions déjà effectuées. Aussi je n'ai même pas chercher à motiver quelqu'un, car je doute que cela aurait intéressé du monde, l'espoir de sortir un chiffon ou trouver une neige de qualité étant infime.
Reprenons, tandis que je repasse sous le brouillard, dans la vallée en face au-dessus du barrage du Sautet, mon regard est attiré par le plateau que j’avais vu lors d'un retour dans le Dévoluy, avec la Grande Tête de l’Obiou en surplomb. Le temps d’étudier un minimum une carte pour l’accès, en jonglant avec le réseau capricieux, je m’embarque sur une piste (à gauche après le moulin des Achards) au début assez roulante, moins ensuite (ornières et pierres, guets à passer), plus du tout à la fin (plaques de verglas puis neige). Enfin de cette façon pas écologique, je gagne 3km en distance et 400m en dénivelé à parcourir.
Il doit être presque 13h quand j’entame tardivement la montée en peaux vers 1300m, qui se fait à rythme gentillet en forêt, en suivant plus ou moins les restes de traces d’une sortie à skis qui date. Je continue à suivre le panneau « alpage de Bachilianne », sauf qu’à un moment je tombe sur des versants peu engageants (purges dans les combes). Après hésitations et tentatives de contournements je rebrousse chemin, reprends la piste quittée plus bas. Dès que je passe la cime des arbres, le vent fort se fait ressentir, il est par contre très irrégulier, et quand j’arrive au chalet de Bachilianne à 1710m, il est clairement perturbé à cause de la crête de l’Aiguille qui ferme le plateau. Ce n’est pas grave, la neige plutôt dure ne me donne pas trop envie de glisser avec une aile, surtout que je n’ai croisé personne et mieux vaut rester prudent, c'est le moment de mieux se couvrir, terminer mon casse dalle et s'hydrater en profitant du paysage.
Je continue alors mon ascension jusqu’au sommet de l’Aiguille à 2037m, en regrettant de ne pas avoir de couteaux sur les dernières longueurs, mais heureusement je trouve un peu de végétation pour mieux accrocher les carres. En haut je profite encore du panorama magnifique, cette fois à 360° surplombant une mer de nuages, qui d’ailleurs est restée tenace sur le massif que je devais visiter au départ. Bizarrement le vent est quasi nul à cette altitude, je savoure ces instants calmes offerts par la nature, fais quelques essais photos, sans oublier de rassurer ma chérie.

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