Depuis 2 mois nous n'étions pas retournés sur notre home spot, celui où nos potes de kite se concentrent en masse, jusqu'à en dénombrer une 20aine ce dimanche après-midi. Couchés tard la veille et avec le décalage horaire, le réveil a été douloureux, surtout pour Sigo qui avait mal à la tête.
Après avoir vérifié la webcam de Chalmazel (dômes sous le brouillard) nous avons pris notre temps pour nous préparer, ce qui a donné un départ à 10h pour arrivée à 12h.
Synchro après le casse-croûte dans le camion de Banjoo, des bouts de bleu ont fait leur apparition dans le ciel, les 5-10 cm de fraîche sont devenus plus qu'appétissants.
Sur la crête de décollage des ailes, par contre c'était quand même la guerre, nous avons choisi sans hésiter les petites surfaces.
Pas dans son assiette, Sigo a préféré stopper en moins d'1h car le plaisir n'était pas au RDV et Olivier n'avait pas trop la patience, il ne faut pas le cacher... ainsi elle s'est rendue à la ferme où nous avons déjà pris des fromages de vaches (tommes et fourmes), rien que 10+1 gratuite en prévision de nos amapiens intéressés.
Quant à Olivier il a rejoint les jobi joba partis en rando aux antennes, secoués par un vent méchant sur une neige mi-poudre mi-glace, pointes de vitesse garanties et sauts interdits.
Entre autres, ils ont déchiqueté une corniche qui les avait regardé de travers, sont allés se fourvoyer dans une combe, où l'un d'entre eux a posé l'aile sur une barrière et un chalet (l'histoire dit que Heïdi y habitait, il cherchait une excuse pour rester ;-).
Tellement crevés, ils ont dû arrêter avant le coucher du soleil (qui maintenant a lieu vers 20h), la mine blasée par une saison qui n'en finit pas de nous gâter, et plus drôle le front bronzé avec la marque du casque qui fait parler les collègues le lundi matin. Sur le parking, en se changeant comme d'habitude les discussions se sont éternisées, jusqu'au moment de se souhaiter à une prochaine fois sans doute imminente. Preuve que la session a été exténuante, la route du retour nous a paru interminable.
Cyril fidèle à lui-même, n'a pu s'empêcher de "décoiffer" un trop mignon pin à crochets :
Ou presque, car au début nous avions prévu trapèze et jardin potager dans la Drôme, mais à cause de la tempête nous avons opté pour le plan B : la visite de la ferme où sont conçus les fromages de chèvres qui arrivent dans notre panier, et l'invitation d'un couple d'amis (+ 2 enfants) à un dîner spécial Sénégal.
C'est vrai nous avons oublié de vous dire, par notre AMAP au début nous disposions de légumes, ce sont rajoutés désormais le fromage de chèvres, des oeufs, fruits, de la viande (à fréquences diverses)... ne manque plus que du poisson, pain, d'autres fromages qui sait ? Si vous cherchez à vous lancer, nous vous redonnons l'adresse.
Ainsi nous sommes partis près de Givors (moins de 30 mn au sud-ouest de Lyon), chez nos producteurs Karine et Thierry, qui nous ont réservé un accueil aux petits oignons. Sigo connaissait, étant donné que ses parents détenaient une chèvrerie, quant à Olivier il était tel un gosse émerveillé devant ces bestioles à la curiosité attachante. Les mitraillant de photos, il écoutait sagement les explications détaillées, presque n'avait plus envie de repartir.
En voyant les gones (= les gamins en parler lyonnais) qui prenaient dans leurs bras les biquettes, cette animation pédagogique et ludique aurait beaucoup plu à Roméo ou Léa par exemple.
Durant 4h, avec une pause goûter au chaud, nous avons pu observer toutes les étapes, de la traite à l'affinage, en passant par l'alimentation mûrement réfléchie. Au final nous avons été contents d'apprendre que grâce à ce système de maintien de l'agriculture paysanne, nous leur évitons presque un marché par semaine, qui les oblige à courir sans arrêt et sans être certain d'écouler leurs produits.
Le soir il a fallu "pédaler" à notre tour, car nous sommes rentrés limite ; heureusement que Sigo a assuré aux fourneaux et nous a mitonné de véritables plats sénégalais. Entre les mafé et yassa poulet, le jus de bissap en apéro, on se serait cru encore à Dakar, nos copains ont adoré... à refaire d'ailleurs, car nous avons promis aussi à Christelle et Florent un repas typique.
Tiens ils se sont dit, si nous allions visiter cette ville méconnue ; c'est ainsi que nous avons eu l'occasion de croiser Kiki et Jean-Louis vendredi soir, au cours d'une soirée fort sympathique. Non seulement ils nous ont offert le dîner à La Menthe (resto proche de leur hôtel, où nous avions fêté l'anniversaire d'Olivier avec ses parents), mais en plus nous avons eu en cadeau des cannelés (qui n'ont pas fait long feu, comme nous sommes gourmands). Encore merci à eux, nous espérons qu'ils garderont un bon souvenir malgré la météo qui n'a pas été géniale.
Andy GORDON produit ce qui se fait de plus abouti en vidéos à l'heure actuelle, autant pour l'aspect image que performance kite (avec the best of the world Aaron HADLOW dans le rôle principal, qui ressemble d'ailleurs un peu à Guillaume le cousin d'Olivier). Ses 3 productions sont en haute définition sur ce site, sinon intégrées dans cet article en qualité "Titube et Daiguely", autrement dit à ch... de qualité relativement médiocre pour être poli :
Vous serez scotchés par les vues aériennes, effets à la Matrix, décompositions de mouvements... du grand art esthétique !
Quelle honte nous sommes en retard sur cette bienvenue... Virginie d'Albon (et sa petite famille) rejoint ainsi le cercle, pour l'instant assez fermé, des abonnés au blog. Désolés, nous ne parvenons pas à ajouter votre photo d'origine car impossible de l'agrandir ?
Pour les autres visiteurs, vous avez remarqué depuis le 2/2 un compteur de base avec option géographique a dénombré 355 connexions (avec les nôtres). Un plus évolué bientôt devrait nous permettre d'en savoir plus, sur votre "pédigrée"...
Il s'agit d'une blague en ce moment sur le forum KAF, dès que l'un fait une bonne session il la résume en 3 éléments pour ceux qui n'ont pu prendre leur journée :
Une poutre, une corde, un tabouret... humour, bien sûr !
Sur le chemin du retour (d'Alsace), Olivier s'est permis un détour par Lelex, afin de visiter la zone de pratique exploitable entre les cols du Crozet et de la Faucille :
En bref le spot est situé à 1h30 de Lyon (le plus près à ce jour), il faut juste débourser 6 euros pour atteindre le haut de la station par les oeufs, et au sommet vous attend un véritable snowkite park avec modules naturels excellents (half pipe, corniches, toits de chalet), en bonus vue imprenable sur Genève.
ATP est son pseudo, le Yack son surnom... en fait il s'appelle Bruno GAGNE, et ses vidéos telles que les 2 qui suivent "enflamment" le monde du snowkite ces dernières semaines :
Avec la neige qui est retombée récemment, il reste encore un peu de temps pour l'imiter ;-)
Parce-que dans la grande communauté du kite il est important d'échanger dans un sens comme dans l'autre, nous avons proposé une brève qui vient de paraître, sur notre voyage au Sénégal :
Trip
Echappée belle au Sénégal
Feedback d'un trip au Sénégal. Voici un premier lien pour le résumé du trip, un deuxième. Les infos sur les spots sont ici. Chacun devrait y trouver son bonheur. Enfin, les photos du trip sont sur Picasa, ici et là. Comme le souligne les riders qui ont voulu vous faire partager leur expérience - et on les en remercie vivement - ce trip privilégie l'aspect "roots", l'expérience à dimension humaine. Sans prouesses freestyle. Tant mieux, c'est AUSSI ce qu'on aime chez FS. Le kite est multiple, il est fait de cruising, de découverte, et la qualité de l'aventure et de ce qu'on en retire ne dépend pas que de la hauteur des jumps. Et merci Olivier. On a laissé la photo que tu avais choisi justement parce qu'elle est différente, qu'elle parle du voyage et non pas du kite et que les lecteurs de FS iront voir les autres images de votre échappée sur le web... Les auteurs conseillent aussi le site Da Kite et en profitent pour en remercier les membres.
C'était écrit la semaine précédente, ce paradis il fallait y retourner pour l'explorer à nouveau tellement il nous avait ensorcelé. Sur le papier toutes les conditions étaient réunis, le vent de nord-est (qui pouvait s'avérer virile), la neige (normalement encore bien présente). Olivier avait juste accepté un écart au programme, le vendredi soir une concession trapèze (pas si désagréable avec les retrouvailles de JF, Alain et Lutz)... qui se mutipliera avec la hausse des températures, mais il n'est pas pressé.
Petite variante donc, nous sommes partis de la Drôme, avons traversé l'Ardèche, une autre route toute aussi splendide et longue. En arrivant à l'heure du déjeuner, nous rejoignons 2 nouvelles connaissances pour Sigo, le couple de kaffeux sudistes Pascale et Pierre. La mauvaise nouvelle est que la surface neigeuse n'a pas dégelé, il faut adapter sa vitesse (< à 50 km/h) en conséquence, sous peine de tremblotte pénible dans les jambes.
Bien sûr Olivier s'en contente, il ne démord pas de son objectif fixé qui est de tracer le moindre lopin laissé vierge 7 jours plus tôt. Au bout d'une bonne heure de rando seul, rejoint pas les Montpellierains, il revient motiver Sigo qui veut déjà rentrer à Villeurbanne, drôle d'idée ! Patiemment elle parvient à passer le 1er dôme aux rafales pourries, non sans certains éclats d'humeur concrétisés par des sortes de "hurlements" qui lui permettent de reprendre son sang froid ? Au fur et à mesure que nous avançons, le zef devient plus régulier et la couche moins gondolée.
Nous prenons notre temps en nous suivant de près, quelquefois nos réflexes sont mis à rude épreuve, par déclenchement d'une impulsion dès que notre spatule rencontre un ruisseau. Dans un champ Sigo fait tomber son aile sur des barbelés, heureusement rien d'abimé, Olivier arrive à son secours pour démêler les suspentes, pendant qu'elle reprend ses esprits, relâche sa tension. Le retour est la plus belle récompense, avec le coucher du soleil nos ombres s'allongent, les reflets et couleurs sont uniques.
Il est tellement tard que nous enchaînons le menu aligot de l'auberge du col, sans repasser au gîte nous changer. Chacun est encore sous l'excitation de cette journée plutôt rude physiquement, c'est frappant à quel point nous avons besoin de parler, exprimer nos émotions fortes. Un petit godet de prune en digestif finit de nous achever tous les 4, moins de 5mn après nous réclamons notre sac de couchage.
Dimanche matin nous prolongeons la nuit, de manière à être certains que la neige sera assez transformée. Un coup de ménage, le paiement des 10 euros/personne, et nous voilà en repérage d'un autre endroit pour démarrer. Finalement nous gréons au lieu habituel, le terrain de jeu est plus moelleux dans un vent moins tempétueux. En attendant nos compatriotes, nous trouvons une pente parfaite où Sigo se remet à envoyer du JUMP... ça monte, ça plane, ça pose, sur l'eau cet été ça promet.
Aucun rapport avec la veille, plaisir en hausse, sur des pentes à l'abri de l'air les carres glissent sur un tapis molletonné. Le fait d'être moins nombreux au milieu de cette espace illimité procure une sensation à la fois grisante et effrayante, ce qui est rassurant, cela signifie que nous restons conscients du danger en cas de blessure ou casse.
Installés sur les murets d'un enclos à bêtes, près d'un buron nous pique-niquons, savourons ces instants privilégiés. En repartant Olivier a des envies de liberté solitaire, il s'éloigne sur d'autres plateaux, ils le suivent en parallèle et de très loin. Il racontera son circuit, il aura eu de la chance car dès qu'il rencontrait une clôture le passage se présentait à lui sans être obligé de faire une manoeuvre supplémentaire. Ainsi il a croisé un renard, surfé des congères qui formaient des vagues, longé des bosquets de sapins... le bon-heur.
18h approche, nous décidons de parcourir les 5 derniers kilomètres, ceux où nous devons rester vigilants malgré la fatigue. Une bourrasque de trop, Sigo tape les barbelés et actionne de suite la sécurité. 2ème soulagement du w-end, son pantalon est déchiré mais elle a juste 2 égratignures. A bon escient, elle choisit de plier l'aile et finir à pieds + en surf l'ultime descente. Nous quittons nos nouveaux potes, nous arrêtons chez notre pizzaïolo de Langogne... et lundi nous héritons de re-courbatures, d'une re-tête de gens heureux boulimiques d'expériences intenses.
Vendredi soir nous avons dîné chez nos voisins, des sushis variés et nombreux, nickel en prévision de l'effort physique du week-end. Comme souvent avant une session kite, Olivier dort par courts intervalles, quand à 7h il sonne le clairon en croisant les doigts pour que Sigo ne rechigne pas. Il nous a fallu plus de 4h pour atteindre le col de Bonnecombe, à cause d'une déviation à St Etienne, du détour à Ste Sigolène, de la longue traversée de Puy en Velay. Enfin la route sous le soleil a été agréable, en passant près du Mézenc, des Cévennes enneigés nous avons adoré.
A peine 5km avant le spot (situé à 1350m), la neige est bien présente, le vent plutôt léger nous laisse entrevoir quelques timides ailes qui bougent au loin. Nous le savions pour le 1er jour l'orientation n'est pas idéale (ouest), nous obligeant à marcher jusqu'à une combe où nous cassons la croûte. La montée entre 2 lisières de forêts est assez technique, Olivier préfère conseiller à Sigo de continuer à pieds, en allégeant au maximum son sac.
Au sommet nous retrouvons la bande d'affreux/furieux (dont 2 qui y sont depuis 1 semaine !), puis découvrons juste le quart de l'étendue qui n'attend que nos traces, et déjà c'est ENORME. Comme d'habitude Olivier a de suite des envies de longues distances, il entraîne Sigo et ensemble ils remontent le vent pour rejoindre d'autres copains. Nous devons faire attention à une seule chose, les barbelés, qui avec un peu plus de souffle se sautent très facilement ;-)
Sur les crêtes le zef s'accélère, il permet des pointes de vitesses grisantes. En fin de journée le compteur GPS indique 47 km, nous rentrons pile au moment où les ailes ne tiennent plus en l'air, où Gilouz taillade la sienne en 2 sur une clôture sans se faire mal, heureusement. Rien qu'à observer nos têtes, nous sommes heu-reux ! Après la douche nous filons au relais des lacs déguster notre "bière vivante de l'aubrac" et en priorité, l'aligot qui paraît-il est le meilleur de la région. Pour une somme modique nous mangeons jusqu'à plus faim, calons à la 3ème assiette resservie (le record étant de 11 ?), alors que certains dessinent n'importe quoi avec leur reste ;-)))
Au retour dans le gîte, rapidement nous tombons tous comme des souches. Olivier réveille tout le monde avec sa sonnerie (désactivation oubliée ou pas ?) à 7h, Fred passe déjà un coup de fil à ceux qui ont dormi en camping-car au col. Ils nous annoncent brouillard et vent fort, pas génial. Le temps de petit-déjeuner, se préparer, balayer un peu, attendre 2 autres lyonnais, le ciel se déchire, nous montons alors mesurer les rafales à l'anémomètre. Ce n'est pas si violent, nous toilons petit et partons cette fois directement du parking car l'orientation est parfaite (nord-est).
Sur le 1er dôme le vent prend des noeuds, mais devient plus régulier, un bonheur pour enchaîner des bords d'une traite, entrecoupées par des sauts qui planent qui planent (où il vaut mieux ne pas regarder sous le surf, ça peut donner le vertige). Pas de doute Olivier est fier de Sigo, en 1 an de pratique quasi continue ses progrès sont frappants. Elle attaque ses 1ers sauts à une hauteur plus qu'honorable, avec des réceptions en douceur, ce qui est le plus difficile car il est nécessaire d'actionner la barre dans un timing précis.
Pendant quelques minutes le vent baisse, ils sont alors 3 (dont Olivier) à décider de faire un aller/retour épuisant (entre 15 et 20 km) aux voitures pour ramener les grosses ailes. Au retour Sigo a disparu ? les derniers disent l'avoir vu près d'une forêt, donc Olivier repart en sens inverse et ouvre grand les yeux. Il aperçoit un petit point noir au loin, en se rapprochant ce n'est pas elle... apparaît un 2ème point... ouf retrouvée ; elle avait senti le vent faiblir, s'était dit qu'il fallait vite remballer, ainsi elle avait "dérivé"... avec 3m2 de plus chacun, après un bout de discussion avec un ancien en peaux de phoque (intéressé pour pratiquer) nous repartons de plus belle.
Pendant ce temps, Cédric surnommé le fou se met des vols qui durent 1mn à 10-20m du sol, se permet même une photo en lâchant une main. La plupart des garçons sont surtoilés, ils testent involontairement le soaring (qui revient à faire du surplace en parapente, en bénéficiant des courants ascendants à proximité d'un relief). En attendant la vidéo complète, un court extrait montre quelques folies, alors que nous faisions une pause :
Vers 18h, Sigo privilégie la sécurité et décide du dernier bord (qui faisait presque 10 km !). Olivier prolonge la souffrance pour les cuisses 1h de plus en suivant les connaisseurs vers d'autres plateaux, en se faufilant entre des ruisseaux, enclos... le terrain de jeu est gigantesque, il faudra revenir. Au compteur de cette 2ème journée est indiqué 87 km, nous n'avions jamais ridé autant, c'est certain l'adrénaline est une véritable drogue !
Enfin nous laissons 4 chanceux qui resteront le lundi (où le vent sera ridicule, sans regret), puis rentrons sur Lyon plus rapidement. Une pizza gloutonnée en cours de chemin, nous permet d'être au lit à minuit. Le lendemain Olivier se lève pour Paris à 5h30, non seulement lui est cramé du visage, mais aussi tous les deux nous marchons tels des robots, limite à descendre les escaliers un par un.