Comme toujours en préparant avec Sigo ce voyage autour du kite, nous avons souhaité consacrer un minimum de temps à la découverte du pays. Nous passions la 2ème semaine avec Rodrigo et Chris-K à Dakhla, un spot connu par la plupart des pratiquants, sauf que perdu tout au sud au milieu de nulle part. Ainsi la 1ère semaine nous avons choisi de nous balader sans matériel, en partant de Casablanca, point de ralliement pour nos correspondances en avion.
Tout d'abord nous avons mis le cap sur Rabat, ville assez paisible en bord d'océan, idéale pour se mettre dans le rythme, que je redécouvrais et qui nous a plu à tous les 2. Nous avons flâné dans la médina, les jolies ruelles du quartier des Oudaïa, autour de la tour Hassan, du mausolée Mohammed V et surtout la nécropole de Chellah, le site qui nous a véritablement charmé... sans doute à cause de sa lumière juste après un orage en fin de journée, ses cigognes perchées aux environs, les murailles aux reflets ocre.
Ensuite nous avons filé à Meknès, toujours en train, moyen de locomotion ponctuel et qui dessert assez bien les grandes villes. Pour la 1ère fois nous avons perdu notre sens de l'orientation, du coup notre visite prévue ensuite à l'extérieur tombait à point nommé, histoire de recaler nos boussoles. Juste avant, nous sommes tout de même rentrés dans le mausolée de moulay Ismaïl, un des rares que les non musulmans peuvent visiter, puis le marché en zappant le secteur viandes qui fait vite tourner de l'oeil à la misstinguette.
Sans trop de difficulté en début d'après-midi nous avons trouvé un "grand taxi" (en général une Mercedes 5 places, qui part lorsque remplie à 7 !), et avons donc rejoint à une 20aine de km le village de Moulay-Idriss, qui de loin a la forme d'un chameau blanc sur fond vert. Du haut nous avons bénéficié d'un panorama unique, et d'un guide qui a été particulièrement finaud (comme d'autres, nous le découvrirons au fil du séjour ;-) pour nous extorquer quelques dirhams.
A la place du kite notre sport était la marche (ou trek urbain, terme à la mode), nous avons randonné alors jusqu'à Volubilis, un site intéressant car vous pouvez y observer leurs plus importantes ruines romaines, avec son arc de triomphe, ses thermes et ses mosaïques pas trop mal préservées.
A cette époque de l'année, la météo est vraiment agréable, ni trop chaud ni trop froid, et par conséquent nous avons apprécié la nature plutôt verdoyante.
Le matin suivant, avant de continuer notre parcours touristique, nous avons voulu repartir au cœur de la ville impériale, essayer de mieux nous repérer. Ainsi nous avons pu visiter les haras, l'occasion de se faire rouler par un autre guide très habile, qui au moins on ne le regrette pas nous a pris en photos. A la sortie nous avons contourné le bassin d'Agdal, puis avons fait notre pause quotidienne en terrasse, en général autour d'un thé à la menthe.
En fin de matinée nous avons débarqué à Fès, où à multiples reprises nous nous sommes perdus dans la médina, tellement cette dernière est tentaculaire. Notre plan simplifié à la main, je ne compte pas non plus le nombre de fois où nous avons été sollicités par des guides en devenir. Saoulés, la bouffée d'air sur les hauteurs nous a permis d'avoir une vue imprenable, à proximité des tombeaux méridines. Nous avons retrouvé les jeunes qui partout jouent au foot, puis les accus rechargés nous avons replongé dans la médina.
A force de patience, nous avons fini par trouver les tanneries, qui par chance en fin de journée ne sentaient pas trop les excréments de pigeon et la chaux, qui servent pour débarrasser les peaux de leurs poils. Juste avant la tombée de la nuit, nous avons terminé par le quartier andalous et un ultime détour involontaire. La nuit par contre nous avons un peu regretté notre chambre (à 150 Dh, notre tarif le plus bas) peu confortable, dans un repère à fumeurs de hakik.
Finalement le souhait principal de Sigo tombait pile poil, car nous avions programmé la nuit suivante dans un riad (hôtel de luxe, restant abordable à 770 Dh). Nos bagages déposés à la 1ère heure, au bout du 3ème loueur nous avons enfin trouvés une voiture (à 350 Dh), une 207 testée en 4X4, avec pour objectif le parc de Tazzeka. Le Routard n'avait pas menti, le circuit nous a réservé de belles surprises, avec des paysages très diversifiés, l'Atlas enneigé où qui sait le snowkite pourrait s'envisager ?
Au riad, la miss n'a pas résisté longtemps à un hammam, bien reposant pour nos derniers moments en amoureux, avant de rejoindre nos furieux du lendemain. Notre petit-déjeuner traditionnel a été excellent, avant de se diriger vers la gare en passant à travers le quartier El-Jédid, qui se distingue par son architecture andalouse. 4h plus tard nous étions à Casa, où nous avons dîné tous ensemble avec un local de l'étape, qui a gentillement répondu à nos questions, celles que l'on se pose souvent face à des cultures différentes.
Notre petite journée à Casa tous les 4 a été bien fournie, avec la visite incontournable de la mosquée Hassan II, le tour de la corniche, l'ancienne médina, et une vue à 360° de l'église sacré cœur.
La séquence chargement des boardbags nous a valu un coup de stress et rigolades, avec Sigo et moi sur le siège passager, nos potes bloqués par 2 sacs les pieds en l'air sur la banquette, les valises et 2 autres sacs dans le coffre tenu par un sandow artisanal.
Quand nous avons mis le pied sur le tarmac à Dakhla le ton était donné, nous vacillions tellement le vent était fort. En comparaison d'autres nous avons eu de la chance, en récupérant chacun notre matos, chargé dans la foulée sur le Defender. Comme nous avions été prévenus, en arrivant de nuit nous n'avons rien calculé, le poste de sécurité, l'accueil à l'Auberge des Nomades etc. ce n'est qu'au réveil que tout s'est dévoilé, cette magnifique lagune, spot privilégié des freestylers à cause de son eau plate.
Durant les 5 premiers jours le vent n'a laissé aucun temps mort, cela m'a rappelé à l'époque où je faisais de la planche quand j'étais descendu à Tarifa, le seul arrêt était le corps qui disait stop j'ai besoin de repos. Avec les copains nous avons fini par choisir le meilleur créneau pour naviguer, celui où il y avait moins de monde sur le plan d'eau, moins de débutants et autres dangers publics repérés il faut avouer, pour éviter de se prendre une aile en pleine tête.
Souvent nous sortions les derniers, ce qui nous valait une douche solaire tiède ou froide, un apéro écourté, mais ce qui est sûr un repas largement mérité. Alors que Sigo se prenait au jeu du poker en soirée, j'étais davantage en mode autiste rétamé, fuyant les discussions qui lorsqu'elles tournent en continu autour du kite me lassent vite. Un matin j'ai pu ainsi profiter du lever de soleil, faire une balade de 3h où j'ai repéré côté mer une baie avec de sympathiques vagues, et proche de l'île au Dragon des bancs de sable paradisiaques.
Ces 2 explorations futures, avec ailes et planches, resteront pour moi (et sans doute mes 3 acolytes) nos meilleures sessions, physiques et jubilatoires à la fois. A l'opposé avec Sigo nous avons peu apprécié le downwind à la Dune Blanche, avec un vent qui est trop monté dans les tours derrière le campement Dakhla Attitude, nous obligeant à trimer (réduire la puissance) au 3/4, limite survie, en se concentrant sur le paysage histoire de soutirer un minimum de plaisir.
Au final nous gardons le Maroc en réserve pour un prochain trip itinérant, qui reviendra à longer la côte à la recherche des meilleurs vagues entre Tanger et Agadir (sans manquer Moulay Bouzarqtoune), si ça se trouve avec les nouvelles connaissances que nous avons rencontrées au camp... et j'espère encore des fous rires en pagaille.
En attendant qu'un jour le Ramirez monte la vidéo (teaser), le Killer poste ses photos, ci-joint un album de Greg et les nôtres : 1ère partie sans kite, 2ème avec.
1 commentaire:
Au top ton CR, comme d'hab! Ça m'a ramené lá bàs a nouveau... :)
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