mercredi 22 avril 2009

Tire fesses naturel

Après un effort surhumain pour quitter St Avit sous le soleil, samedi soir nous sommes allés dormir à Villard Reymond, un autre havre de paix à 1700m d'altitude et 6°C en température d'accueil à l'intérieur.
Nous n'aurions pas pu faire mieux : Floriane, Suzon et Philippe étaient aussi présents, cela nous a fait plaisir de les revoir depuis le temps ! En plus, les histoires de l'oncle "Phil" sont toujours passionnantes...
Il nous manquait ce coin de l'Oisans au final, ce panorama à la fois majestueux et dangereux, qu'il vous donne des frissons.

Pendant que le chalet montait tranquillement à 23°C, nous avons été ainsi invités à un apéro de retrouvailles, à la fin duquel nous a été offert une salade originale aux pissenlits.
Dehors instant magique, même s'il fut de courte durée, les flocons ont dansé sous le halo des réverbères, alors que nous mangions notre délicieux murson de Bourg d'Oisans.

Couchers tard, car l'eau a mis facilement 5h à chauffer avant de pouvoir prendre une douche, au lever les nuages bas ne nous donnent pas envie de sortir du lit douillet. Finalement Guillaume et Cédric partis à 7h de Lyon nous boostent, en quelques minutes nous débarrassons le plancher (rentrons du bois avant), après un "au revoir" à nos voisins de la veille.

Lorsque nous arrivons au col du Lautaret, nos 2 potes bataillent déjà dans un vent toussoteux devant la "pyramide", ce qui n'empêche celui en skis plus agile parvient à grimper au-delà de l'ancien téléski.
Après avoir observé l'autre côté du spot, et surtout Chasta qui tracte sa fille accrochée à son harnais dans le dos, nous les décidons pour s'installer aux abords de la "ruine".

Sigo courbaturée, shootée par sa crève laisse les garçons s'équiper et bouquine dans la voiture. Comme par miracle le vent s'oriente alors sud-est, parfait pour se lancer à l'assaut du pic des 3 Evêchés, situé 1000m au-dessus. Très vite Guillaume abandonne, alors qu'il a un meilleur niveau sur eau par rapport à nous (il débute sur neige). C'est normal, il n'est pas encore habitué à l'aile au zénith dans la pente, dès que nous chutons en arrière les pieds sont plus hauts que la tête, ce qui demande une traction bien dosée pour se relever sans se faire éjecter.

Cédric laisse alors partir Olivier devant et le guide à la voix, ainsi il peut avancer à son rythme sans pression, le plus dur à gérer en surf étant les contre-pentes avec le vent à moitié dans le dos. Plus ils progressent, plus la couche de poudreuse s'épaissit, présageant une descente magnifique.
A un moment ils montent trop haut, ils doivent alors redescendre et contourner des barres. Déventée l'aile d'Olivier tombe derrière une corniche, une petite pause pour l'extraire et ils repartent sans démêlage.

Le pilotage de l'aile devient fin car le vent baisse ostensiblement ; Alex qui les rejoint les aide d'ailleurs à redécoller dans un goulet. En face, l'impressionnant Johann remonte vers le Pic Blanc en passant par une étroite et vertigineuse langue de neige, il frôle à 2 doigts du rocher et les rejoint en quelques secondes par un autre chemin dont l'aérologie nous échappe encore. Nous avons encore du boulot, avant d'obtenir une telle maîtrise.

L'ascension se poursuit alors à 4, sauf que le vent tourne à l'Est et les oblige à mettre leurs carres en opposition sur une crête plus ou moins large, où ils doivent garder une marge de sécurité suffisante car le vide est juste derrière.
A cause de la mauvaise visibilité, le relief n'est pas évident à distinguer, Olivier se fait ainsi piéger dans une combe qui le stoppe net. C'est rageant ils ont parcouru les 3/4, soient 750m de dénivelé mais il est plus sage d'arrêter, la fatigue est présente et ceux restés au col s'inquiètent peut-être.

L'endroit est immortalisé par un 360° et quelques photos tout sourire, puis ils entament la descente accompagnés des 2 autres. Le plaisir n'est pas exceptionnel, car il s'agit en fait d'une longue traversée, où les virages sont peu nombreux, il faut en faire le moins possible sous peine de remonter à pieds afin de passer chaque vallon.
























En bas ils retrouvent Sigo et Guillaume qui discutent, tels des affamés ils se jettent sur les sandwichs pour reprendre des forces. Cédric a encore du tonus pour se percher à 10m de haut, alors que Olivier est littéralement rétamé, il préfère regarder, ou se remémorer les images fortes qui viennent d'être vécues.
A 2000m leur altitude de départ, le manteau blanc commence à être bien réduit, espérons qu'il en reste pour leur dernière session hivernale, le week-end prochain.

Sinon cette course, vue de l'intérieur un autre jour cela donne en 10mn :



ou encore, sous 2 angles filmés récemment :





Pour finir, le kite en montagne permet d'enchaîner plusieurs sommets dans la même journée :



Une véritable remontée non mécanique, gratuite, offrant un large pannel de libertés :

1 commentaire:

lionel612 a dit…

Tout ça pour monter 750m
Et ben la misère