mercredi 4 janvier 2012

La Blanche

Le week-end dernier nous sommes allés "sniffer" cette rando dans le Queyras, une référence dans le snowkite de haute montagne qui se mérite, comme la montre cette démonstration gravée sur mes rétines :


Partis vendredi de Lyon, tout d'abord la route a été vraiment épique. 100 km derrière, nous avons suivi la voiture "ouvreuse" de notre copain Thierry qui allait vers Monestier par le col du Lautaret. Nous avons mis plus de 5h, contents d'avoir monté des pneus neige rutilants car la route était recouverte dès Livet et Gavet. Après un arrêt chez une copine à Briançon, nous sommes arrivés à St Véran de nuit dans une ambiance de bout du monde avec des congères envahissantes et la tempête qui battait son plein.

Nous avons dormi à l'auberge Coste Belle le week-end, un gîte plutôt confort que nous recommandons avec douche en chambre, cuisine 100% maison, qui permet de prendre des forces ou en récupérer. L'accueil était celui que nous recherchions, direct et sans chichi, tel que lors de notre réservation téléphonique "j'vous préviens le 31 au soir le repas sera classique, pas de cotillons et tout le bazar"... du classique avec foie gras, agneau de 7 heures, omelette norvégienne, aucun problème on en redemande.

Le lendemain au lever ce n'était pas gagné le temps était couvert, nous avons démarré tranquillement la rando vers 10h, du centre sans retoucher à la voiture. Peu à peu le ciel s'est dégagé, nous avons même croisé le saint de notre Antoine du Forez, un signe. Au détour d'un lacet, nous apercevons enfin le début du spot, les torrents coulent paisiblement, le vallon nous ouvre ses portes. Enfin nous atteignons la chapelle de Clausis, après 2h de marche, notre copain Pierrot avait raison le domaine est gigantesque.

Le casse dalle vite avalé car on se pelait, malgré certaines rafales bien musclées je me décide à partir en 9m²... grosse erreur, nous avions porté la 15 et laissé notre 6 dans le coffre. En 2-3 bords cela se confirme Sigo ne pourra rider elle va donc me surveiller, heureusement en compagnie de raquetteurs/raquetteuses qui lui offriront le thé pour se réchauffer. Légèrement sous le vent la poudreuse est fantastique, elle me pousse à tester les crêtes puis redescendre en direction du refuge au bout du vallon.

Pendant 1h je vais bénéficier d'un vent fort mais assez régulier, qui va me permettre de progresser sans trop d'encombre au milieu d'un terrain de jeu avec pas mal de reliefs où il vaut mieux y aller tranquille. Dans les combes je m'en donne à coeur joie, la neige fraiche vole autour. Je continue la ballade vers le col de St Véran et rencontre les premières difficultés avec des rochers à contourner, un vent qui se renforce. Il faut redescendre trouver une aérologie meilleure, sauf que la situation devient tendue.

Après un 1er décanillage, je me résouds à plier en urgence (vas-y que je t'avale un arrière, puis le reste des lignes). Dès cet instant je me dis qu'il est préférable de rentrer, je longe la Roche Ronde puis face au Rocher des Marrous le vent semble plus sage. Etant donné qu'il me reste encore du chemin pour rejoindre la miss, je décide de redéplier et perd du temps à démêler le bridage. Les premiers mètres se passent correctement, puis 2ème décanillage (sans le voir arriver cette fois)... inutile de tergiverser je plie à nouveau, définitivement, pas envie de me refaire mal.

Le retour est comme je le pressentais épuisant, j'ai à passer un torrent en contre bas puis remonter avec de la neige jusqu'aux cuisses. Face au vent et à la pente, si je veux espérer avancer je dois me recroqueviller. Quand j'arrive enfin à la chapelle il est 16h30 passé je suis rétamé, Sigo énervée, transit de froid, je comprends et la remercie encore. Après un petit ravitaillement, nous attaquons la redescente avec ses faux plats où il faut marcher encore. Vers 17h30 nous sommes heureux de nous poser, déguster la bière de fin de session : trace GPS.

Qui sait une 3ème fois nous reviendrons dans le coin mais avec un vent plus gentil, un thermique en fin de saison par exemple, des conditions plus sereines qui nous permettent de retourner aussi sur le col d'Agnel ?
En lisant ce récit, vous l'imaginez samedi soir notre veillée de nouvelle année a été courte ; à 19h30 nous étions à table, après le plat en attendant que le dessert soit finalisé nous sommes ressortis marcher 1h dans le village, puis à 22h30 en lisant notre BD nous sommes tombés telles des souches.

Dimanche pour éviter une nouvelle rando nous sommes passés via le Dévoluy, en faisant un crochet au col de Manse sous le brouillard, au col de Festre sans vent malheureusement. Cela nous a permis de rencontrer Pédro le prof de kite qui a confirmé notre choix d'aller au Brésil, et nous avons croisé notre copain JF.
Puis il a fallu terminer la route, égayée par la vue du mont Aiguille au-dessus d'une mer de nuages. A ce propos ci-joint les photos, avec en bonus St Véran by night, le lac de Serre Ponçon et un panorama de Gap.

1 commentaire:

Antoine a dit…

Ouah ! c'est beau ! et ça fait rêver... vous avez de la chance d'être tout le temps en vacances ;)
Sinon, c'est sympa de penser à moi devant chaque statue de St Antoine, mais à ce niveau dans le Queyras, ya de quoi faire hein ! Bonne année et à bientôt !